Les danseuses du lycée Giraux Sannier ont envoûté le château d’Hardelot. Félines et malines, elles ont pris possession de la scène et de l’esprit des spectateurs. Venues du Moyen- ge au d’aujourd’hui, qu’elles soient du Moyen Âge ou d’aujourd’hui, elles se sont toutes réunies pour nous impressionner et faire entendre leurs pouvoirs !
Telle Loïe Fuller, elles battaient des bras pour faire tournoyer leurs longues robes noires. Elles grimpaient sur le chaudron, manipulaient des bougies, formaient un cercle de spiritisme. Prisonnières des cordes, elles tentaient de s’échapper. Ces femmes bafouées étaient pourtant celles qui détenaient le fil de notre vie, comme les Trois Parques. Ces femmes-araignées nous ont fait frissonner par leurs regards vitreux et leurs membres désarticulés. En file indienne, ou regroupées, elles formaient des hordes et volaient tels des vautours. Il fallait oser incarner l’horreur, la méchanceté et puiser en soi l’animalité. Une belle cohésion les reliait, leur solidarité s’illustrait par la beauté des portés vertigineux qu’elles ont réalisés. Souples comme des lianes, elles glissaient au sol, se contorsionnaient et se relevaient comme des guerrières de l’ombre. Douces et légères, elles nous ont séduits par leurs grands écarts et leurs pirouettes. Elles puisaient l’énergie dans le sol et dans l’air, et la répandaient dans le tout le théâtre. Elles bondissaient, comme des prédatrices, leur corps semblait ordonner le mouvement. Ces « fleurs du mal », comme dirait Baudelaire, ont rendu ce spectacle sublime, en nous faisant pénétrer au cœur de la beauté du mal ! Qu’elles soient les Sorcières D’Akelarre, les Sorcières de Macbeth, elles sont, en tout cas, nos Sorcières bien aimées ! BRAVO à elles et à leur magnifique chorégraphe Mme Bodart !
Spectacle Macbeth Witches, vendredi 24 et samedi 25 mai 2024.
Article écrit par Mme DUBOIS Marie